La mode a été de tous temps dictée par des codes sociaux et moraux qui n'ont cessé d'évoluer. Les critères de la bienséance, de l'élégance, de la féminité et du bon goût changent en effet en fonction des époques, le regard masculin exerçant une influence indéniable sur ce qu'une femme peut et doit porter. La mode est ainsi en grande partie déterminée par les hommes, ou du moins par une culture tributaire de valeurs masculines, voire patriarcales.

Durant les premières années du 20e siècle, les formes féminines continuent d'être soulignées pour le plaisir des hommes qui toutefois réprouvent les inconvenances vestimentaires. Les cols sont fiers et fournis, les jupes et les manches généreuses pour ne laisser planer aucune équivoque sur les moeurs de ces dames. Féminines oui, mais jamais vulgaires, les vêtements dénudés étant réservés aux métiers dégradants de la prostitution ou de la danse de cabaret.

Durant les années
1930 et 1940, il n'est plus question d'extravagances vestimentaires et
de frivolités mondaines car les temps sont durs. Hormis dans les hautes
sphères de la société, l'austérité économique impose un style simple et
pratique qui flatte sobrement les atouts du corps féminin. A noter : les
robes tailleurs et les pantalons pour femmes font une percée remarquée
dans les garde-robes.
L'après-guerre fait exploser un style ultra-féminin : les hommes de retour du champ de bataille souhaitent voir leurs femmes belles et désirables, arborant des robes très cintrées (retour à l'esthétique "corset"), des jupes évasées et des hauts talons. La forme "sablier" s'impose et les femmes se plient de bonne grâce aux nouvelles tendances. On allie alors savamment sophistication et confort grâce à des vêtements qui flattent les atouts du corps féminin.

Ces dernières décennies sont marquées par des tentatives d'aller très loin dans leurs choix personnels... Au point parfois d'interpréter cette liberté de manière trop littérale. Du plus court, du plus voyant, du plus moulant et du plus tape-à-l'oeil, voilà la surenchère à laquelle s'adonnent certaines jeunes femmes qui croient être affranchies des diktats masculins et qui réclament leur droit à être belles (= semi-nues) sans aucune conséquence sur l'image stéréotypée qu'elles renvoient d'elles-mêmes et des femmes en général.
Cherchant à être sexy à tout prix, les cagoles d'aujourd'hui confondent leur désir de plaire avec celui des hommes. Voilà comment s'explique le paradoxe de la bimbo qui ne contrôle pas son image en la surexposant de manière outrancière : alors qu'elle croit s'habiller pour elle-même, elle ne s'appartient plus vraiment, se contentant de refléter le désir des autres. Un retour à la case départ, autant pour la mode que pour l'égalité des genres. Nos ancêtres, quoique corsetées physiquement et moralement, avaient cet avantage de pouvoir porter des vêtements de qualité réalisés dans les plus belles matières...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire